« Rien sur nous sans nous ! » Ce principe central de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées résume bien le point fort choisi pour la présente édition d’ActualitéSociale. Les activités de recherche ne doivent pas se contenter de porter sur des personnes considérées comme des sujets de recherche, mais être menées avecces personnes en tant que co-chercheur·euse·s. Leurs demandes ne doivent pas faire l'objet d'une recherche aux concepts et aux questions toutes faites – non, ces personnes doivent participer à la recherche et être impliquées : elles doivent participer aux choix des thèmes à analyser. Elles ne doivent pas simplement donner des réponses, mais également formuler les questions. L’objectif est de leur permettre ainsi de participer de A à Z à l’élaboration du processus de recherche. A lire l'article Des questions lancinantes. Des personnes touchées ou non par un handicap s’engagent ensemble dans la recherche sur l’autodétermination (gratuit aussi pour les non abonné·e·s). Le deuxième épisode du podcast VoixSociales donne la parole à une chercheuse en travail social et un co-chercheur du projet SEGEL (Schwierige Entscheide – Gemeinsame Lèosungen ; « Décisions difficiles – solutions communes ») de la Haute école de Suisse orientale. A écouter maintenant! 

La recherche participative

S’appuyant sur des exemples concrets, la présente revue montre les formes que peut prendre la recherche participative : Des familles arc-en-ciel présentent leurs besoins. Des personnes âgées mènent elles-mêmes une recherche sur la manière dont elles veulent vivre au troisième âge.

Les co-chercheur·euse·s actif·ve·s décrivent la manière dont iels ont vécu leur participation à la recherche, les points qu’iels ont perçus comme positifs ou négatifs et les moments qui leur ont semblé les plus passionnants. Dans l’introduction et dans le dernier article, deux chercheur·euse·s tentent de décrire les avantages et les limites de la recherche participative et d’aborder ouvertement les questions de la légitimité et de la validité des résultats de la recherche.

Les invisibles. Personnes sans-papiers et sans-abris, travailleur·euse·s du sexe, proche-aidant·e·s : autant de réalités sociales et économiques qui ne sont que peu considérées ou sont stigmatisées, en raison d’obstacles imposés par la société. Ouvrons ici quelques-uns des angles morts du champs social à travers l’histoire de personnes concernées, le témoignage de professionnel·le·s qui les accompagnent et d’études qui se penchent sur la problématique. Dans quelle mesure pouvons-nous, en tant que travailleur·euse·s sociaux·ales et en tant que personne, faire preuve de solidarité envers les personnes les plus dévalorisées ou démunies? Comment visibiliser les problèmes qu’iels rencontrent afin de modifier les regards et les politiques qui les impactent, tout en préservant l’espace souvent « caché » qui peut parfois leur être salvateur à l’heure actuelle, en raison de la stigmatisation ou du statut de leurs situations ? Nous avons le plaisir de mettre gratuitement à disposition l’article Prostitution : légitimer un parcours indicible, visibiliser ses enjeux aussi pour les non abonné·e·s.

Créer des ponts

Valoriser son parcours avec une travailleuse du sexe, mettre en lumière les actes de solidarité envers des personnes migrantes qui tentent de traverser une frontière qui leur est fermée, revendiquer la valorisation du travail des personnes qui prennent soin de leurs proches sans être rémunéré·e·s, de nombreuses pistes sont explorées dans cette édition. Elles nous questionnent, nous touchent, nous révoltent parfois. Il s’agit de créer des ponts avec les réalités vécues par les personnes invisibilisées, dont les voix doivent être entendues.

L’année scolaire vient de débuter pour les écoles de l’enseignement obligatoire en Suisse. Une reprise dans le calme après un printemps plus que chamboulé. Au moment où nous avons choisi de thématiser cette institution comme point fort de notre édition d’août 2020, nous ignorions encore à quel point le quotidien des acteur·ice·s qui gravitent autour de celle-ci serait compliqué entre-temps, en raison des mesures sanitaires liées à la pandémie de coronavirus. Élèves, enseignant·e·s, mais aussi parents, médiateur·ice·s, employé·e·s de l’école à journée continue et travailleur·euse·s sociaux·ales en milieu scolaire ont eu à faire face à une situation exceptionnelle qui a non seulement remis en lumière les inégalités sociales et leur impact sur l’apprentissage des enfants et adolescent·e·s, mais aussi le rôle crucial et complexe de l’école et des personnes qui y travaillent pour la société dans son ensemble. Nous avons le plaisir de mettre gratuitement à disposition l’article « La médiation par les pair·e·s » aussi pour les non abonné·e·s.

Enjeux sociaux

Ce point fort traite d’enjeux sociaux présents en permanence dans le cadre scolaire, reflets de problématiques sociétales plus large, comme la résolution de conflits ou l’égalité des chances.

Ces défis sont partagés par toutes les institutions scolaires, les réponses qui y sont données sont toutefois variables au niveau suisse. Les chances d’un apprentissage mutuel entre acteur·ice·s impliqué·e·s et régions, grâce aux collaborations, au dialogue et à la connaissance des bonnes pratiques sont grandes. Nous espérons que les quelques approches et réflexions présentées dans cette revue permettrons d’élargir le questionnement et le débat.

Voilà plus de trois mois que les premières mesures de la Confédération pour lutter contre la propagation du coronavirus ont été mises en place. Celles-ci ont alors changé notre quotidien en profondeur. Les professionnel·le·s du travail social, un domaine du contact humain et du soutien aux personnes précaires par excellence, ont été au cœur de l’action. Iels ont été confronté·e·s à de multiples questions nouvelles, alors que cette crise a contribué à creuser les inégalités sociales, à renforcer les violences sexistes ainsi que la détresse des plus démuni·e·s. Vous trouverez ici un article gratuit du magazine: «L'aide sociale revêt une importance systémique, il faut donc la réorganiser», écrit par Andreas Hediger et Basil Weingartner de la plateforme indépendante pour le droit à l'aide sociale UFS  

Des inégalités sociales

Les trois mois qui viennent de s’écouler rappellent la nécessité de démanteler les structures responsables des inégalités sociales et de revaloriser et renforcer les domaines qui se sont avérés centraux pour le soin aux autres : le travail social, comme l’ensemble des services publics. Il est crucial de tirer les leçons de cette période bouleversante afin de mettre en place dès aujourd’hui une organisation sociétale qui nous permette, à l’avenir, de pouvoir prendre soin de soi et des autres en toutes circonstances.

Mathilde Hofer, notre co-rédactrice en chef francophone, a participé au podcast Popote sur la presse syndicale et professionnelle pour parler des nos revues spécialisées: « Avec un journal, comme avec un podcast, on peut vraiment donner la parole aux personnes de terrain et aux bénéficiaires et porter un message politique pour la profession, un message de justice sociale. »

Le présent numéro traite de l'identité et de sa composition complexe d'aspects personnels et collectifs. Nous sommes tou·te·s uniques - notre identité se défini par divers facteurs tels que le sexe, l’origine, l’activité professionnelle, les préjugés, etc. C’est cette complexité somme toute fascinante que nous souhaitons explorer en profondeur dans cette édition. Nous tenterons d’analyser comment notre identité se forme au quotidien et quels en sont les impacts sur le travail social.

Actuel

La rubrique d’AvenirSocial vous fera découvrir le nouveau dictionnaire des mots populistes rédigé et mis à disposition en ligne par l’association. Les inégalités que subissent les victimes de violence domestique, notamment vis-à-vis du droit et de la jurisprudence suisses, sont évoquées dans un article de la rubrique Actualités. Enfin, nous reviendrons dans les Nouvelles du droit sur les entraves les plus récentes auxquelles font face les bénéficiaires de l’aide sociale.

De nombreux obstacles freinent encore le respect des droits des personnes en situation de déficience intellectuelle, pourtant promus et protégés par la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées conclue en 2006. Concrétiser le droit à la participation par la création de groupes de parole où faire vivre l’autodétermination, améliorer l’accès à la sexualité par le développement de guides de bonnes pratiques pour les institutions, mettre en place des logements adéquats selon les besoins des personnes concernées ou encore transformer le monde du travail afin que la diversité soit valorisée. Autant de mesures et de changements sociétaux présentés dans le Point fort de cette revue, qui sont à valoriser et à promouvoir en vue d’une meilleure inclusion des personnes en situation de déficience intellectuelle à la société.

Actuel

Véréna Keller, vice-présidente du comité d’AvenirSocial se penche sur l’histoire des femmes dans le travail social. Deux articles d’actualité abordent, d’une part, le lien étroit entre la baisse du taux de chômage et la montée du recours à l’aide social en Suisse, d’autre part, le suicide chez les jeunes envisagé du point de vue d’un bénévole de La Main Tendue.

Dans le cadre de l’interview en Tête à tête, notre co-rédaction a rencontré Katharina Prelicz-Huber, travailleuse sociale et présidente du Syndicat des services publics, dont le mandat au Conseil national a été renouvelé en octobre dernier. Pour finir, les Nouvelles du droit touchent également à la question de l’accès pour les personnes en situation de handicap. Il s’agit du cas d’un cinéma privé dont le bâtiment n’est pas adapté pour les personnes en chaises roulantes.

Incendies en Australie ou fonte des glaciers des Alpes. Plus personne, ou presque, n’ose nier que les effets du réchauffement climatique sont bien réels et que notre planète se trouve en état d’urgence non seulement au niveau environnemental, mais aussi au niveau économique et social. Pourtant, alors que les émissions de gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter, les états se montrent toujours trop hésitants à prendre des mesures concrètes. En effet, rien qu’en 2019, l’humanité a émis quelque 43 milliards de tonnes de CO2. Il nous faut aller au-delà de mesures isolées : c’est d’une véritable remise en question de l’ordre économique mondial dont nous avons besoin. Avec les objectifs de développement durable (ODD), nous disposons d’un instrument vraiment efficace pour y parvenir. En 2015 déjà, les États membres de l’ONU avaient adopté l’Agenda 2030 afin de « transformer notre monde ». Dans cette édition, nous allons revenir sur ces objectifs et essayer de les aborder du point de vue du travail social. Paradoxalement, vous verrez qu’il ressort de nos articles que les ODD restent souvent des paroles en l’air ou qu’ils sont abandonnés au moment où ils devraient justement être mis en œuvre. Dans ces conditions, comment parler de « transformation du monde » ? Découvrez l'article de Priska Fleischlin au sujet des objectifs de développement durable. Nous mettons cet article d’ActualitéSociale gratuitement à disposition.

Actuel

Le premier article de la rubrique « Actuel » traite du lien entre non-recours aux aides sociales et santé. Le second présente les bienfaits potentiels de la visite de chiens de thérapie auprès de personnes atteintes de démence. Dans la rubrique « Nouvelles du droit », la position différenciée de la Suisse en matière de mutilations génitales féminines et masculines est explicitée au regard de récentes décisions juridiques.

La thématique de l’asile est régulièrement portée au-devant des scènes médiatique et politique. Toutefois, elle est peu envisagée du point de vue du travail social, alors que nombre d’animateurs et animatrices socioculturelles, d’éducateurs et éducatrices sociales et d’assistant·e·s sociaux travaillent au quotidien avec des personnes récemment issu·e·s de la migration. Dans le point fort de cette revue, nous donnons la parole à ceux et celles qui oeuvrent auprès de jeunes migrant·e·s relevant du domaine de l’asile. Il s’agit d’une part de professionnel·le·s qui encadrent ces adolescent·e·s et jeunes adultes durant leur séjour dans les centres d’asile fédéraux et cantonaux, d’autres part d’organisations de la société civile et de groupes de recherche qui mettent en lumière et développent les conditions nécessaires au respect des droits et pour leur bien-être de ces jeunes.

Actualités

La rubrique réservée aux nouvelles d’AvenirSocial explicite l’engagement de l’association pour l’initiative pour « davantage de logements abordables », tandis que Beat Schmocker, longtemps maître de conférence en travail social, vous est présenté dans le Tête à tête. L’importance des centres de consultation en matière de grossesse est explicitée dans un article d’actualité et les nouvelles du droit vous informent des risques légaux encourus en cas d’usage de citations non contextualisées.